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Bruno : l’homme qui voulait servir et qui sert toujours, autrement

Un stand, un uniforme, un déclic

Anciennement gendarme pendant 10 ans, il a toujours voulu être militaire depuis son plus jeune âge, légionnaire ou commando marine.
Mais sa mère n’aimait pas ces motivations. Quand il était en âge de devenir militaire, après son bac scientifique, etc., l’envie profonde était pourtant d’être commando. Il a décidé d’aller vers des IUT qui correspondaient à sa branche (scientifique) et, finalement, il a fini dans une voie qui n’était pas la sienne : génie industriel, etc.
Sa mère lui a parlé d’une journée portes ouvertes de la gendarmerie, et il est donc tombé sur le stand du GIGN en 1997, quelques années après la prise d’otages de Marignane, où le GIGN avait été mis en avant et connu du grand public. Il a eu un déclic en voyant cela et s’est dit qu’il voulait être dans le GIGN.

Il a donc fait son service national en gendarmerie, deux ans en Guadeloupe. Il voulait absolument aller à la caserne du GIGN de Versailles. Il fallait donc bien travailler en école, car c’est une caserne très demandée. Au premier trimestre, il termine 1er et est même convoqué par son colonel pour suspicion de tricherie. Suite à l’entretien avec le colonel, ils ont vu qu’il n’avait pas triché.
Au vu de ses bons résultats, ses amis ont commencé à le chambrer, et il a décidé de moins bien travailler pour ne plus être premier et donc garder des amis. Il a fait 5e au second trimestre, puis a eu un sursaut d’orgueil qui l’a fait remonter pour le dernier trimestre, où il a terminé 3e de son école. Grâce à la passion et à son travail, il a donc fini à Satory (Versailles). Il a fait ses 2 années de carrière minimum, même si c’était difficile pour lui de s’entraîner physiquement à cause d’une tendinite, etc.

Il fait tout de même les tests complets et le cursus pour monter en grade. Il part également en formation d’instructeur. Il a tout pour monter en grade, et, sur cette période, le GIGN revient avec des blessés et un mort en intervention, ce qui arrive très rarement. Bruno prend un coup au moral, ayant un enfant de 9 mois. Il a la vision des films où les collègues en uniforme toquent à la porte et annoncent à sa femme que “Bruno est mort”. Il prend donc la réalité du métier en plein visage.

S’il intègre les unités des forces spéciales, c’est pour lutter contre le terrorisme principalement, pour le drapeau.
Et ce membre du GIGN qui est mort, c’est une balle tirée par un sexagénaire qui voulait se suicider et qui a tiré sur le membre du GIGN. Et il ne veut pas ça : mourir par une balle “perdue”.

Bruno avec un jeune lors d’un stage

Il se prépare pour les tests de l’unité de protection du président de la République. À l’époque, Sarkozy démantèle la gendarmerie en tant que protection du président et met en place l’unité de protection de la police nationale : le GSPR, protection de la présidence de la République.
Il passe tout de même de nouveaux diplômes, mais quand tu passes ça, tu dois être muté. Il est sur l’une des meilleures casernes, mais il ne veut pas être muté.
La dernière possibilité qu’il lui restait, c’était Fantassie en Dordogne, à Saint-Astier, en tant qu’instructeur. Il ne veut pas vraiment y aller non plus : il ne veut pas être déconnecté du terrain pendant plusieurs années, son objectif étant de servir dans le concret.

Un ancien du GIGN, qui est un ami à lui, lui propose du travail dans la garde rapprochée d’une personnalité qui a beaucoup d’argent.
Son ancien beau-frère de l’époque lui propose également de vivre à Londres et de lui trouver du travail, à lui et à sa femme. Mais ce n’est pas possible de changer comme ça de métier.
C’est ce qui l’a donc conduit à l’ouverture de son club de MMA. Cela faisait plus de 20/25 ans qu’il pratiquait des sports de combat.

Il a donc créé de A à Z le club en partant de rien : local, architecte, équipes, etc. L’objectif était de faire un club luxueux. Dans le MMA, le démarrage n’a pas été simple, le club étant loin des quartiers riches de Londres.
Le tout a fini par fonctionner, avec 17 employés. Être entrepreneur lui a permis d’apprendre beaucoup de choses dans ce milieu.

Suite à ça, retour en France. Il devient donc coach à domicile, dans des clubs, au moment de l’émergence du CrossFit vers 2012, ce qui l’a directement intéressé. Il a passé le diplôme, puis a commencé à enseigner et a ouvert son club pour transmettre sa philosophie.
Avec, en parallèle, un travail dans la protection rapprochée durant deux ans, puis uniquement du CrossFit car cela prend énormément de temps. Il faut être toujours disponible pour ses clients, ce qui est difficile en ayant un boulot à côté.
Dernier job depuis 2015 : gérant et coach d’un club de CrossFit.

Bruno tout à droite avec sa promotion lors d’une randonnée

Ses blessures

Tout a commencé en 2016 après un entraînement où il a eu mal au pied. Il a traîné à aller voir le médecin, pensant que ce n’était pas très grave. Il est parti voir un ostéopathe plutôt qu’un médecin. Il avait un peu peur du diagnostic. Il avait du mal à marcher, il boitait, etc.
Il finit donc par aller voir un médecin, qui l’envoie voir un expert vasculaire / phlébologue pour voir s’il y a un problème vasculaire.
Ce qui conduit donc à un diagnostic : une artère bloquée derrière le genou. Au début, ils ont dit « on ne touche pas », que ça devait s’améliorer. Il se satisfait de ce diagnostic, se disant que si un chirurgien lui dit, c’est que c’est la vérité.

De 2016 à 2021, il a donc du mal à marcher, doit faire des pauses durant les entraînements, etc. Puis en 2021, il fait une séance de sport de combat. Le pied le fait souffrir, il fait une pause puis reprend, et cette fois la douleur ne se calme pas, elle progresse même.
La nouvelle consultation lui révèle que l’artère est totalement bouchée et que le sang ne circule plus ou presque plus dans le pied. Le chirurgien lui propose un nettoyage des artères, anticoagulants et hospitalisation durant 5 jours, avec des examens réguliers, etc.
À la fin des 5 jours, cela n’a pas fonctionné. Ils font donc un pontage par opération : 8 heures sur la table d’opération où ils réalisent une déviation pour passer par une nouvelle artère toute neuve.

Le lendemain, lors de l’examen, ils se rendent compte qu’il fait une allergie à l’anticoagulant, ce qui fait que l’artère se bouche de nouveau, entraînant l’effet inverse de celui souhaité.
Nouvelle opération le lendemain : 2 AVC, plusieurs arrêts cardiaques, plusieurs litres de sang perdus, 11 heures au bloc.
Après cette opération, une nouvelle est faite en urgence le lendemain. Ils opèrent les mollets car ils sont gorgés de sang, ce qui conduit donc à l’amputation du bas de la jambe.

Total : 27 heures d’anesthésie avec 15 jours d’hospitalisation.

Après la rééducation difficile, ils doivent amputer de nouveau de plusieurs centimètres, pour un total de 9 mois en centre de rééducation.
Les artères sont actuellement toujours bouchées, ce qui génère des problèmes encore aujourd’hui.

La suite de l’article de Bruno sera bientôt disponible. Pour en connaître plus sur sa reconstruction, restez connecté !