Parcours de Ludovic
Ludovic a intégré la gendarmerie en 2000. À l’époque, sans diplôme, il était difficile d’être recruté, mais il est devenu gendarme. Trois jours après avoir rejoint la Gendarmerie Nationale, il a abandonné avant d’être réintégré. Dès lors, il n’a jamais lâché prise et a gravi les échelons, notamment dans la gendarmerie mobile avec des missions en Guadeloupe et des missions atypiques comme la sécurisation d’un ambassadeur.
Au fil de sa carrière, il a accumulé diplômes et qualifications : monitorat dans l’arme, secourisme, sport, brevet d’instructeur… En 2010, il devient commandant d’unité au PSIG.
Cependant, sa carrière a été marquée par des blessures physiques et mentales. En 2015, il a connu une situation critique où il a dû coordonner ses équipes sous une forte pression, notamment lors de multiples engagements face à des individus dangereux.
Stress post-traumatique
Le 5 janvier 2019, lors des manifestations des Gilets Jaunes, il a vécu un moment traumatisant : alors qu’il coordonnait un dispositif devant une gendarmerie, il a été pris à partie par un groupe d’une cinquantaine de manifestants. Une barre de fer de 20 kg lui a été lancée au visage. Malgré cela, sa priorité est restée la sécurité des autres. Cette agression a causé un traumatisme crânien, et sa famille, témoin de la scène, a également été marquée psychologiquement. Sa femme a alors pris pleinement conscience de la dureté de son métier. Peu après, Ludovic est devenu officier à Hyères.
Il a tenté de surmonter son syndrome de stress post-traumatique (SSPT) en continuant à travailler, aidé par un traitement médicamenteux. Cependant, en septembre 2021, un autre événement tragique a marqué sa vie lors d’une coupure de courant une femme gendarme blessée par arme à feu, est descendue dans la cour où il se trouvait en tant que formateur en premiers secours. Il a immédiatement pris en charge l’évacuation, mais malgré ses efforts et ceux des pompiers, la femme est décédée des suites de ses blessures. Elle est ensuite devenue donneuse d’organes. Cet événement a profondément bouleversé Ludovic.
À cela s’ajoutent d’autres traumatismes, comme un accident avec une moto ou une attaque de chien. Ces épreuves, cumulées avec les blessures et les traumatismes de sa carrière, ont amené sa famille à lui faire prendre conscience de la nécessité de changer de cap. Le 1er juillet, il est placé en congé longue durée maladie.
Malgré tout, Ludovic refuse de se laisser abattre. Actif dans des associations de secourisme et de sport, il cherche à rebondir. Selon lui, il faut parfois toucher le fond pour mieux remonter. Il découvre la Fondation Résilience par hasard, grâce à un message reçu un samedi matin. La gendarmerie proposait deux places pour intégrer une formation. Après une visio d’une heure avec Geoffrey, il se reconnaît dans les valeurs et les missions de la Fondation et décide de s’engager pleinement
La formation et les rencontres
Lors de cette formation, il rencontre Henrique, qui lui redonne goût à l’engagement, ainsi que d’autres camarades comme Farid et Benji, Thibaut. Il participe également à une rencontre avec des enfants de l’association Enfan’Ain, ce qui lui permet de retrouver un sens à la société et de raviver son envie de servir.
Ludovic en quête d’avenir : entre gratitude, bénévolat et nouveaux horizons professionnels
Aujourd’hui, Ludovic est reconnaissant envers ses partenaires qui le galvanisent. Financièrement stable grâce à la gratuité de ses soins et à son statut, il envisage de continuer dans le bénévolat, en coordonnant notamment la zone Sud. Cependant, il ne se sent plus en phase avec l’institution actuelle. Il réfléchit à son avenir, avec des options comme devenir professeur de sport ou éducateur sportif.